Édith PIAF

 

-Née le 19 Décembre 1915 à Paris, XXe arrdt. (Département de la Seine [aujourd'hui Département de la Ville de Paris], Région Île-de-France, France)

-Décédée* le 10 Octobre 1963 à Plascassier (Département des Alpes-Maritimes, Région Provence-Alpes-Côte d'Azur, France)

*Déclarée officiellement décédée le 11 Octobre 1963 à Paris (Département de la Seine [aujourd'hui Département de la Ville de Paris], Région Île-de-France, France) (selon l'Extrait de Décès n° 1457/1963)

Nom de Naissance : Édith Giovanna GASSION

 

Liens familiaux :

 

-Épouse de :

 

Du 9 Octobre 1962 à sa mort :

Théo SARAPO, interprète et acteur (né Théophanis LAMBOUKAS le 26 Janvier 1936 à Paris [Département de la Seine, Région Île-de-France, France] ; décédé le 28 Août 1970 à Limoges [Département de la Haute-Vienne, Région Limousin, France])

 

-Ex-Épouse de :

 

Du 20 Septembre 1952 à 1956 :

Jacques PILLS, interprète et acteur (né René Victor Eugène DUCOS le 6 Mars 1906 à Tulle [Département de la Corrèze, Région Limousin, France] ; décédé le 12 Septembre 1970 à Paris [Département de la Ville de Paris, Région Île-de-France, France])

 

 

INTERPRÈTE ET ACTRICE FRANÇAISE

 

 

BIOGRAPHIE

 

        La photo sépia, la vedette c'est Piaf: le petit bout de femme, qui se tient, dans un équilibre précaire, au milieu de la scène, enchâssé dans une modeste robe noire qui se confond avec l'obscurité de la salle, les mains tordues par l'arthrite croisées sur le cœur puis levées péniblement vers le ciel, le visage blême rendu plus pâle encore par le halo écrasant du projecteur, respire la France... Que dis-je? Elle EST la France!... Celle des milords et des notables, celle des ouvriers, celle des gosses mal nourris, des amants énamourés et des prostituées au grand cœur: elle parle et chante pour tous... et tous, émus, l'écoutent... car elle parle d'amour !

 

       Chantre de la chanson réaliste, digne héritière des Berthe SYLVA, DAMIA et autres FRÉHEL, elle les supplante toutes... Dans ses chansons, point de fille de joie qui interpelle hypocritement le marlou pour une vulgaire cibiche, point non plus de môme voleur de roses pour les offrir à sa mère malade, mais des amants qui s'aiment à en crever, des amants qui crèvent de ne pouvoir s'aimer, des amants qui préfèrent crever pour mieux s'aimer....

 

       Et Dieu sait qu'elle a aimé à en crever, qu'on l'a aimé et qu'on l'aime encore... Elle n'était pourtant pas jolie, avec ses cheveux négligés, et sa silhouette informe, mais qu'importe puisqu'elle était belle et charismatique... C'était une femme maîtresse et une maîtresse femme qui a su auréoler sa vie d'un zeste suffisant de légende et de soufre, au mépris des conventions des hit-parades et des opérations marketing, de la bienséance et du "qu'en dira-t-on"...

 

       Sa naissance déjà est entretenue de mystère, puisque malgré un très officiel certificat qui affirme qu'elle a vu le jour à l'hôpital Tenon, Porte de Bagnolet, on la croit volontiers née Édith Giovanna GASSION sous un lampadaire, rue de Belleville, telle une petite sœur de Fantine échappée des "Misérables" de Victor Hugo...

 

       Elle est par chance une enfant de la balle, mais aussi par malheur une enfant des rues... Son père, Louis-Alphonse GASSION, est acrobate du macadam (Édith fera ses premières armes en sillonnant la France avec lui, poussant la chansonnette et passant le chapeau aux quidams pour quelque menue monnaie). Sa mère, Anita MAILLARD, kabyle, chante le répertoire lyrique sous le pseudonyme de Line MARSA, mais elle n'a guère la fibre maternelle... La gamine est confiée successivement à ses deux grands-mères durant les années de guerre...

 

       La rue encore sera le théâtre de ses premiers élans amoureux... Édith s'entiche d'un mauvais garçon, Louis DUPONT, dit "P'tit Louis"... Elle tombe rapidement enceinte, et une petite Marcelle naît en 1933... Mais pour une mère d'à peine 18 ans, les yeux d'un enfant n'ont de prix que si l'on peut y lire l'accomplissement d'un premier amour idéalisé: or l'amant est parti, et Édith ne peut assumer. La petite Cécelle succombe à une méningite deux ans plus tard, et la jeune femme culpabilise... jusqu'à se persuader qu'elle peut être une amante, à défaut une épouse... mais plus jamais une mère...

 

       Son destin est ailleurs... La rue, toujours elle, de Belleville à Pigalle, résonne de ses chansons, au point que Louis LEPLÉE, directeur d'un des cabarets les plus en vue de Paris, le Gerny's, sur les Champs-Élysées, décide de l'engager... Elle est petite (1m47) et fragile, mais, telle un moineau, elle égaie de sa voix ensorceleuse le cœur de la ville, alors il la baptise la Môme Piaf...

 

       Ce pourrait être un conte d'Andersen: il est l'Empereur; elle est le rossignol... Elle séduit le Tout-Paris et Louis LEPLÉE contemple son œuvre, à qui il fait enregistrer dans la foulée son premier 78 tours: "Les Mômes de la cloche"... Mais le conte, ici, finit tragiquement: jalousé par le "milieu", LEPLÉE est assassiné en avril 1936 à son domicile... Édith passe alors de mauvais moments à répondre aux questions insidieuses de la police et fait la une des journaux à scandales...

 

       Mais il est écrit que son étoile doit enfin briller durablement... Raymond ASSO, aventurier et ancien légionnaire, possède en outre une jolie plume. Il propose à Édith d'interpréter "Mon légionnaire", classique de l'entre deux-guerres mis en musique par Marguerite MONNOT. Le titre, certes, n'est pas neuf (il a déjà été chanté par Marie DUBAS), mais Édith transcende la chanson et en fait définitivement un triomphe...

 

       Dès lors, sa carrière est définitivement lancée... Édith PIAF fait salle comble à l'ABC, puis, quelques mois plus tard, à Bobino. Entretemps, Jean de LIMUR, collaborateur de Charles CHAPLIN et Cecil B. DeMILLE, dirige ses débuts au cinéma dans "La Garçonne" en 1936...

 

       À 25 ans, Édith croise la route du comédien Paul MEURISSE. En tous points dissemblables, ils s'attirent comme des aimants... Elle est "nature", rieuse; lui est dandy et réservé... Elle le "décoince"; il lui apprend les bonnes manières et lui ouvre les portes du cercle très fermé des grands intellectuels parisiens. C'est ainsi que Jean COCTEAU écrit spécialement pour le couple "Le Bel Indifférent", fine autopsie d'une scène de ménage pendant laquelle l'homme reste impassible et silencieux; la pièce est un énorme succès qui révèle chez PIAF des prédispositions insoupçonnées pour l'art dramatique... Le cinéaste Georges LACOMBE, qui vient de signer avec "Le Dernier des six" une solide adaptation d'un roman policier de S.A. STEEMAN, profite du succès du couple pour les diriger à son tour dans "Montmartre-sur-Seine" aux côtés de Jean-Louis BARRAULT... Mais ce film marque la rupture avec Paul MEURISSE: Édith a déjà les yeux fixés dans une autre direction, précisément du côté d'Henri CONTET, qui devient à la fois son compositeur attitré et son nouveau Pygmalion...

 

       La guerre la rend forte... Elle affirme son personnage et sa voix, organise la résistance à sa façon en employant des musiciens juifs... De Galatée, elle devient "Pygma-lionne", et sa première "proie" est un jeune artiste marseillais émigré de Toscane: Yves MONTAND... Elle le nourrit de romans et de poésie, l'aide à donner corps à son personnage de scène, le choisit pour assurer la première partie de son récital au Moulin Rouge, l'emmène en tournée, tourne avec lui "Étoile sans lumière" sous la direction de Marcel BLISTÈNE... MONTAND est docile, amoureux... mais Édith, imprévisible, le quitte au début de l'année 1946, sans une seule véritable explication...

 

       En fait, Édith PIAF aurait des milliers d'explications à donner sur ses coups de cœur et ses coups de sang, comme autant d'existences qu'il lui faudrait vivre, alors pourquoi un seul homme à aimer, quand le monde est si grand, et le temps si court... Car Édith, comme si elle savait que les années lui sont comptées, cherche à prendre de l'avance sur le destin, à multiplier les activités, à profiter des opportunités que son talent lui offre... Dès 1945, elle écrit et compose seule certaines chansons, mais elle n'a pas toujours confiance en ses mots: "La Vie en rose", jugée maladroitement trop mièvre par l'entourage de la chanteuse, connaîtra un long purgatoire, avant qu'Édith ne se décide à la chanter...

 

       Nouveau défi pour la Môme en 1947 : une première tournée américaine qui résonne comme une tentative déterminante de promouvoir la chanson française outre-Atlantique... Elle emmène avec elle ses nouveaux protégés, un groupe de huit jeunes chanteurs baptisé Les Compagnons de la Chanson ; elle vient d'enregistrer avec eux le titre "Les Trois Cloches" qui s'est vendu à un million d'exemplaires...

 

       Les Américains, d'abord interdits devant le petit bout de femme qui verse comme des larmes de sang des mots incompréhensibles pour eux, vont finir par la chouchouter, à la faveur des critiques élogieuses d'un quotidien new-yorkais... Édith, engagée pour une semaine au très huppé cabaret "The Versailles" de Manhattan, fera un tabac durant cinq mois consécutifs...

 

       Mais l'Amérique lui offre plus encore, au-delà d'un chaleureux accueil: l'amitié indéfectible d'une femme, et l'amour passionné d'un homme... L'amie fidèle jusqu'à la mort c'est Marlene DIETRICH; l'amant aimé par-delà la mort c'est le boxeur Marcel CERDAN... Édith a trouvé dans CERDAN son alter ego, tant ils ont de points communs: tous deux excellent dans leurs disciplines respectives, mais celles-ci sont si différentes que la rivalité entre les deux amoureux est impossible... Et puis, surtout, Édith constate avec émerveillement que le petit pugiliste aux poings d'or force son admiration sans chercher à la dominer... Alors, pour mieux sceller leur idylle au cachet de cire rouge, elle écrit "L'Hymne à l'amour", aveu déchirant, mais aussi titre douloureusement prémonitoire...

 

       Dans la nuit du 27 au 28 Octobre 1949, l'avion d'Air France qui emporte Marcel CERDAN de Paris à New York, où il doit retrouver Édith et reconquérir le titre de champion du monde des poids moyens laissé sur blessure à Jake LA MOTTA quatre mois plus tôt, n'arrivera jamais à destination : il s'écrase contre le Pic de Vara, au-dessus des Açores; 47 autres passagers, dont la violoniste Ginette NEVEU, disparaissent dans l'accident...

 

       Édith, qui avait convaincu le boxeur de préférer l'avion au bateau pour la rejoindre plus vite, est dévastée par la tragédie... Elle se jette dans le mysticisme pour mieux sublimer le lien qui la retient à son amoureux défunt, mais aussi dans le travail pour mieux freiner la dépression qui croît dès lors sournoisement... et dont elle ne se départira plus jamais vraiment...

 

       Nous sommes en 1950, et c'est à cette époque qu'un jeune auteur-compositeur particulièrement talentueux, Charles AZNAVOUR, croise la route d'Édith: il devient son secrétaire, son chauffeur, son confident, mais il ne partagera pas sa couche. AZNAVOUR, qui lui écrit notamment le titre "Plus bleu que tes yeux", restera jusqu'au bout un fidèle ami de la chanteuse...

 

       Dès lors, amants, amis et accessoirement époux vont se succéder dans la vie d'Édith PIAF, comme autant de bouées de sauvetage, mais le grand, le véritable Amour ne se représentera pas: il est déjà passé, il s'est évanoui, et la chanteuse fait partie d'une génération où un Cupidon authentique décoche rarement sa flèche par deux fois...

 

       Dans la catégorie amants, il y a bien cet acteur américain élégant et racé, Eddie CONSTANTINE, qu'Édith impose à ses côtés, malgré des dons d'acteur et de chanteur limités, dans l'opérette "La P'tite Lili" que l'auteur Marcel ACHARD met en scène à l'ABC sur une musique de la fidèle Marguerite MONNOT... Mais la romance entre Édith et le "glamour boy" dure le temps des sept mois de la représentation et pas un jour de plus...

 

       Pourtant, en juillet 1952, elle se marie pour la première fois, d'abord civilement, avec le chanteur Jacques PILLS (déjà divorcé d'une autre chanteuse, Lucienne BOYER, dont il a eu une fille, Jacqueline), et, comme elle est très croyante, elle confirme par une cérémonie religieuse en grande pompe à New York, le 20 septembre de la même année... PILLS présente à Édith un jeune pianiste débutant, Gilbert BÉCAUD, qui imposera plus tard la chanson survoltée et la cravate à pois. BÉCAUD, associé à PILLS, composera pour PIAF "Je t'ai dans la peau"...

 

       Édith PIAF, à l'apogée de son art, est aussi à l'aube de sa descente aux enfers... Fragilisée et diminuée par deux violents accidents de voiture subis coup sur coup, elle tait ses douleurs par de grandes injections de morphine, qui, mêlées à l'alcool, projettent dans son esprit des illusions de paradis bienfaiteurs, en même temps que des accoutumances traîtresses...

 

       Et ce ne sont pas les cures de désintoxication répétées qui la sauveront... Le corps se voûte, le visage se boursoufle... seule la voix reste intacte !... Que dis-je? Elle est plus déchirante encore, galvanisée par la souffrance et les malheurs... et les enregistrements sonores de ces années-là effectués en studios ou en concerts suspendent déjà son étoile pérenne sur le plafond céleste...

 

       Après un repli sur soi de près d'un an, elle réapparaît plus motivée que jamais, malgré une santé déjà précaire, à la faveur d'une invitation de Bruno COQUATRIX pour chanter dans la plus prestigieuse des salles parisiennes : l'Olympia... C'est un triomphe, qu'Édith parachève par une tournée aux États-Unis avec pour point final le Carnegie Hall de New York... Puis, au terme d'une tournée en Amérique du Sud, elle se réinstalle à l'Olympia pour deux mois (de mai à juillet 1956), avant un nouveau crochet par les États-Unis... Ainsi, en l'espace d'une année, au prix de concerts épuisants et d'un rythme effréné, elle devient définitivement une star internationale... sans tapage médiatique, mais par la seule rencontre avec le public... Ces voyages successifs enrichissent aussi son tour de chant : elle adapte un standard américain pour créer "L'Homme à la moto", ramène d'Amérique Latine une mélodie qui deviendra "La Foule"...

 

       Lors de son troisième passage à l'Olympia début 1958, salle à laquelle à présent son nom est intimement lié, Édith PIAF chante pour la première fois l'un de ses plus grands succès : "Mon manège à moi"... À cette même époque, elle révèle un jeune auteur-compositeur d'origine égyptienne, Georges MOUSTAKI, son nouvel amant, de 19 ans son cadet... Il lui écrit des chansons, dont la plus fameuse est "Milord", mais leur histoire est tumultueuse et finit brutalement, dans un accident de voiture, en septembre de la même année...

 

       Lors d'un nouveau récital à New York, en 1959, Édith PIAF, de plus en plus affaiblie, s'écroule... On l'hospitalise d'urgence; puis les médecins et l'entourage de la chanteuse la somment de tout arrêter... Alors, elle se repose dans son appartement du Boulevard Lannes à Paris... ou plutôt elle trépigne, fait les cent pas, malgré une santé fort défaillante...

 

       Le 5 octobre 1960, on frappe à sa porte; le parolier Michel VAUCAIRE, après avoir essuyé plusieurs refus, répond au rendez-vous que la chanteuse a bien voulu lui consentir enfin... Une silhouette rabougrie, engoncée dans un peignoir rose avec mules assorties, accueille chaleureusement VAUCAIRE, mais n'a même pas un regard poli pour le jeune homme qui l'accompagne ; celui-ci, c'est Charles DUMONT, compositeur, qu'Édith méprise, parce qu'il ne lui revient tout simplement pas... Les deux hommes sont venus proposer à PIAF une chanson de leur composition. De fait, DUMONT n'en mène pas large, quand il s'installe au piano pour fredonner la chanson ; après quelques mesures, il s'arrête... Le silence est pesant, et lui tétanisé... Édith, toujours sans un regard pour le jeune compositeur, s'adresse à VAUCAIRE : "C'est lui qui a écrit ça?" On demande à DUMONT de fredonner une seconde fois la chanson... Cette fois, Édith s'adresse directement au pianiste : "Jeune homme, je peux vous garantir que votre chanson fera un énorme succès!" DUMONT n'en croit pas ses oreilles. L'atmosphère s'adoucit enfin, PIAF et DUMONT sympathisent; elle acceptera aussi de chanter en personne ladite composition : "Non, je ne regrette rien"...

 

       Elle crée le titre lors d'une quatrième série de concerts à l'Olympia, début 1961, en partie pour sauver la salle de la menace d'une faillite... Elle s'y épuise, titube souvent, s'effondre parfois, mais revient toujours pour mener son tour de chant jusqu'à son terme...

 

       L'été qui suit, un dernier clin d'œil de la chance lui sourit en la personne de Theophanis Lamboukas, qu'Édith rebaptise affectueusement SARAPO, parce que ça veut dire "je t'aime" en grec, la langue maternelle du jeune homme... Ils se marient le 9 Octobre 1962, selon les rites orthodoxes, et malgré quelques mauvaises langues, personne ne s'offusque vraiment de leur union, tant les regards et les baisers semblent sincères entre le timide et maladroit SARAPO, éphèbe de 26 ans qui semble à peine sorti de l'adolescence, et la chanteuse, 47 ans mais qui en paraît vingt de plus... Ils chantent ensemble "À quoi ça sert l'amour?" à Bobino en février 1963...

 

       Entretemps, Édith a interprété un répertoire plus intimiste à l'Olympia et fait un récital exceptionnel du haut de la Tour Eiffel pour la promotion du film "Le Jour le plus long (The Longest Day)", devant un parterre de personnalités...

 

       En avril 1963, elle tombe dans un premier coma... Profitant d'un répit, l'entourage de la chanteuse la conduit à Plascassier, à quelques kilomètres de Grasse, dans le Sud de la France, pour qu'elle récupère... Mais le 10 Octobre, elle succombe à une hémorragie interne... Au retour de Théo SARAPO, les proches prennent rapidement une décision... Désireux de respecter la volonté de la chanteuse qui souhaitait mourir à Paris, ils apprêtent une ambulance qui roulera toute la nuit en direction de la capitale... Par mesure de sécurité, on pose même une perfusion sur le corps d'Édith, avec pour consigne de dire que la chanteuse est morte au cours du trajet, au cas où le véhicule est arrêté par la police...

 

       Le 11 Octobre au matin, la mort d'Édith PIAF est officiellement annoncée aux médias... Apprenant la nouvelle du décès de son amie par l'appel téléphonique d'un journaliste imprudent, le poète Jean COCTEAU, déjà très malade, succombe à son tour...

 

       Trois jours plus tard, c'est une foule immense qui accompagne la Môme PIAF jusqu'au cimetière parisien du Père-Lachaise, où elle reposera aux côtés de son père... SARAPO, endetté, l'y rejoint sept ans plus tard, victime d'un accident de voiture, à seulement 34 ans...

 

       "Je ne regrette rien de ce que j'ai fait, avait coutume de dire Édith, et si c'était à refaire je recommencerais, car j'ai vécu à cent pour cent, et je remercie le ciel de m'avoir donné cette vie, cette possiblité de vivre"...

 

       Édith n'est pas morte: elle continue d'inspirer des générations d'artistes, qui revendiquent son héritage et fredonnent ses chansons... Spectacles, compilations et hommages de ses pairs la célèbrent régulièrement... Les quidams sifflotent parfois ses airs, et l'on raconte même qu'il y a un peu d'Édith PIAF qui survit dans le chant des moineaux de toutes les villes du monde...              

                            

 

FILMOGRAPHIE :

 

*FILMS :

 

1936   La Garçonne

             Réalisation : Jean de LIMUR ;

             Interprétation : Marie BELL, JAQUE-CATELAIN,...

             France. Drame. Noir & Blanc. Durée appr. : 90 mn.

1941    Montmartre-sur-Seine

             Réalisation : Georges LACOMBE ;

             Interprétation : Jean-Louis BARRAULT, Roger DUCHESNE,...

             France. Drame. Noir & Blanc. Durée appr. : 110 mn.

1946    Étoile sans lumière

             Réalisation : Marcel BLISTÈNE ;

             Interprétation : Yves MONTAND, Marcel HERRAND,...

             France. Drame. Noir & Blanc. Durée appr. : 83 mn.

1948    Neuf Garçons, un cœur

             Réalisation : Georg FREEDLAND (Georges FRIEDLAND) ;

             Interprétation : Lucien BAROUX, Lucien NAT,...

             France. Drame. Noir & Blanc. Durée appr. : 85 mn.

1952   Paris chante toujours !

             Réalisation : Pierre MONTAZEL ;

             Interprétation : Lucien BAROUX, Clément DUHOUR,...

             France. Comédie Dramatique. Noir & Blanc. Durée appr. : 102 mn.

1954    Boum sur Paris

             Réalisation : Maurice de CANONGE ;

             Interprétation : Jacques PILLS, Luce FEYRER,...

             France. Comédie Dramatique. Noir & Blanc. Durée appr. : 95 mn.

             Si Versailles m'était conté

             Titre original italien : Versailles

             Réalisation : Sacha GUITRY ;

             Interprétation : Michel AUCLAIR, Jean-Pierre AUMONT,...

             France / Italie. Drame Historique. Couleurs. Durée appr. : 165 mn.

1955    French Cancan

             Titre original italien : French Cancan

             Réalisation : Jean RENOIR ;

             Interprétation : Jean GABIN, Françoise ARNOUL,...

             France / Italie. Évocation Musicale. Couleurs. Durée appr. : 102 mn.

1958   Música de siempre

             Titre original : Música de siempre

             Réalisation : Tito DAVISON ;

             Interprétation : Angélica MARÍA, José Luis FERNÁNDEZ,...

             Mexique. Mélodrame Musical. Couleurs. Durée appr. : 95 mn.

1959    Les Amants de demain

             Réalisation : Marcel BLISTÈNE ;

             Interprétation : Michel AUCLAIR, Joëlle BERNARD,...

             France. Drame. Noir & Blanc. Durée appr. : 75 mn.

 

 

Christophe JACOB © Cinéma m’était conté - pour “Les Gens du Cinéma” (Mise à jour le 09/02/2006)